1887
/search?value1=9789264222328&option1=allFields

1 - 14 of 14 result(s)

( ‘9789264222328’)
  • 19 Dec 2014
  • OECD, Sahel and West Africa Club
  • Pages: 256

Le Sahara-Sahel traverse des épisodes récurrents d’instabilité, cependant les crises libyenne et malienne récentes intensifient le degré de violence. Elles restructurent les dynamiques géopolitiques et géographiques. Transfrontalières voire régionales, ces crises contemporaines nécessitent de nouvelles réponses institutionnelles. Comment les pays partageant cet espace – Algérie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Tchad et Tunisie - peuvent-ils, ensemble et en relation avec des états tels que le Nigéria, le stabiliser et le développer ?

Depuis toujours, le Sahara joue un rôle d’intermédiaire entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Avant l’époque romaine, des routes le traversaient déjà, à l’origine militaires. Les échanges commerciaux et humains sont intenses et fondés sur des réseaux sociaux auxquels se greffent désormais les trafics. La compréhension de leur structuration, de la mobilité géographique et organisationnelle des groupes criminels et des circulations migratoires représente un défi stratégique. Cet ouvrage espère relever ce défi et nourrir les stratégies pour le Sahel de l’Union européenne, des Nations Unies, de l’Union africaine ou encore de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) en vue d’une paix durable.

Cet Atlas s’appuie sur une analyse cartographiée et régionale des enjeux de sécurité et de développement pour ouvrir des pistes objectives au nécessaire dialogue entre organisations régionales et internationales, États, chercheurs et acteurs locaux.

English

En kidnappant une trentaine de touristes occidentaux dans le désert algérien en 2003, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) – devenu Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en 2007 – marque le début d’une période d’instabilité exceptionnelle dans l’histoire récente des espaces saharo-sahéliens. Jamais encore depuis les indépendances, le Sahara et le Sahel n’ont été affectés par une insécurité aussi généralisée et violente. De la Mauritanie à la Libye, en passant par le Niger, l’Algérie, le Mali et le Nigéria, il n’y a plus guère que le Tchad, depuis 2010, qui échappe aux conflits armés ou au terrorisme ; un paradoxe pour ce pays longtemps soumis aux guerres civiles et aux rébellions. L’évolution historique de l’instabilité régionale depuis les années 60 et l’analyse des facteurs déclencheurs permettent de dégager les spécificités des conflits saharo-sahéliens, notamment une forte versatilité des appartenances des individus aux groupes combattants et des stratégies militaires fondées sur la mobilité. Même si le Sahara-Sahel connaît des épisodes récurrents d’instabilités, la nature des conflits qui l’agitent a changé au cours de la dernière décennie. Moins localisées et souvent transfrontalières, les crises contemporaines nécessitent de nouvelles réponses institutionnelles. Le conflit malien illustre ces complexités où se mêlent rébellions indépendantistes, extrémisme religieux et trafics transnationaux.

English

Le présent Atlas s’inscrit dans la lignée des priorités définies par les organisations régionales membres du CSAO à savoir la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Il contribue également aux objectifs énoncés dans le Programme de travail et budget (PTB) de l’OCDE.

English

Quarante ans après les grandes famines, le Sahel est à nouveau au centre de l’actualité mondiale. Pendant la décennie 70, la sécheresse aggravée et la catastrophe qui s’en est suivie avaient suscité un mouvement de mobilisation humanitaire et d’aide au développement d’une grande ampleur. Au milieu des années 2010, le « Sahel » est à la une des journaux. Cette fois-ci, il ne s’agit plus de la même région mais plutôt du Sahara, et c’est de terrorisme dont il s’agit. Dans les médias, l’action humanitaire et l’aide au développement laissent la place à la guerre. Après avoir été longtemps placé hors du monde, le Sahara désormais confondu avec le « Sahel » y prend une place centrale.

English

Le contexte sécuritaire du Sahara-Sahel entraîne le développement de nombreuses initiatives internationales, régionales voire multilatérales (G5 par exemple). Face à ces déploiements, la prise de conscience de la nécessité de corréler les actions est collective. Il s’agit entre autres de la Stratégie pour la sécurité et le développement au Sahel de l’UE (2011), de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (2013), de la Stratégie pour la région du Sahel de l’UA (2014) et d’une Stratégie pour le Sahel de la CEDEAO (2014). Leur appel au renforcement du dialogue entre l’ensemble des acteurs impliqués pour une sécurité durable des populations ouestafricaines est collectif et s’exprime au travers des contributions qui suivent.

English

Longtemps considérée comme un sujet annexe au terrorisme dans la zone sahélienne et comme un sujet « anecdotique » par la recherche académique, l’économie des trafics s’impose comme un thème en soi, tant ses effets structurants et déstructurants sur le politique, sur les territoires et sur les sociétés des pays sahéliens sont importants.

English

La transformation contemporaine des frontières saharo-sahéliennes, est illustrée par la mise en perspective des dynamiques fonctionnelles des acteurs économiques et des réponses institutionnelles destinées à favoriser l’intégration régionale. Les premières sont analysées à partir : des villes situées à proximité des frontières nationales, des marchés frontaliers et des régions fonctionnelles transfrontalières dans lesquelles les interactions économiques sont particulièrement développées. Les réponses institutionnelles décrivent, quant à elles, les organisations intergouvernementales et les accords bilatéraux qui lient États sahéliens et sahariens, en matière de libre circulation des biens et des personnes et de développement économique. Ces initiatives sont cependant ralenties par des conflits aux origines ou aux conséquences frontalières.

English

Le Sahara est un espace d’échanges ancien, sillonné et structuré dès le Moyen-Âge par des caravanes. Durant la colonisation, il est marginalisé au profit de routes commerciales maritimes reliant les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Nord au continent européen. À la suite des indépendances, les États se rapprochent : notamment dans les années 90, avec une politique libyenne renforcée vers les pays sahéliens et une volonté des dirigeants maghrébins d’asseoir leurs relations économiques avec leurs voisins. Si cet espace fondé sur la circulation est partagé, il ne peut pas être qualifié de « commun » du point de vue économique.

English

Quarante ans après une première apparition mondiale, le Sahel revient au centre de l’actualité. Pendant la décennie 70, la sécheresse aggravée et les famines lancent une mobilisation humanitaire. Depuis le milieu des années 2000, le Sahel de l’actualité ne désigne plus la même région mais plutôt le Sahara, et c’est de terrorisme et de lutte anti-terroriste qu’il s’agit. Après avoir été longtemps placé hors du monde, le Sahara désormais confondu avec le « Sahel » prend une place centrale dans les préoccupations sécuritaires mondiales. Le défi actuel est ainsi face à un dilemme : comment penser et gérer un espace légitime qui comprenne cette autre part de la réalité spatiale des sociétés, la mobilité. La lecture du Sahara-Sahel par la géographie et ses évolutions en livre quelques pistes.

English

À beaucoup d’égards, le contexte géopolitique actuel est semblable à celui du début des années 60 lors des indépendances des États saharosahéliens : porosité des frontières, instabilité et « terrorismes », rébellions touareg et revendications indépendantistes, investissements dans l’extraction des ressources. Cependant, les nomades sont en proportion beaucoup moins nombreux. L’urbanisation a explosé et l’agriculture irriguée s’est perfectionnée. Les acteurs du commerce se sont diversifiés et les sécheresses sont récurrentes (Bisson, 2003). La vie sociale et culturelle des groupes nomades s’est transformée. Elle est désormais confrontée à la scolarisation, à l’économie monétaire, au salariat, à l’industrie et à la ville. Le nomadisme pastoral « traditionnel » est devenu résiduel. Il ne fait plus vivre des tribus et des régions entières. Son économie s’est affaiblie avec le déclin de son rôle commercial et la disparition progressive des rapports de domination ou de complémentarité avec les agriculteurs (Bonte, 2004). Les causes de cette fragilisation sont multiples : aussi bien écologiques (désertification, sécheresses, dégradation de la qualité et de la diversité des plantes appréciées par les troupeaux) qu’économiques et politiques – marginalisation progressive au sein des États (Salzmann et Galaty, 1990). Ce constat doit cependant être nuancé. Le nomadisme prend désormais de nouvelles formes, incluant une sédentarisation relative et limitée et une diversification des moyens d’existence. Habiter dans un village, être propriétaire d’un jardin ou faire du commerce n’est pas incompatible avec de nouvelles logiques pastorales et de formes de mobilité ; autant de phénomènes qui échappent aux statistiques.

English

Appréhender le Sahara-Sahel par ses mobilités sociales, économiques et spatiales contribue à en rapprocher les deux bords et à réactiver un espace de circulation aujourd’hui segmenté. Le principal enjeu de cette approche est de dépasser la contradiction entre deux régimes spatiaux : de production et de circulation. Selon le premier, les zones bioclimatiques (déterminantes de la production) dominent la délimitation géographique. La ligne des isohyètes annuels de 200 mm démarque le niveau d’aridité en deçà de laquelle l’agriculture et l’élevage ne sont plus possibles.

English

Le pétrole représente à lui seul près d’un quart du PIB cumulé des pays saharo-sahéliens en 2013 ; l’Algérie et la Libye étant respectivement troisième et quatrième producteurs africains derrière le Nigéria et l’Angola. L’Algérie est également le premier producteur africain de gaz (près de 40 % de la production totale du continent), produit pour lequel elle est le deuxième fournisseur de l’Europe derrière la Russie (Graphique 3.1). Si l’Algérie et la Libye ont commencé à produire à la fin des années 50, les autres pays ont une histoire pétrolière plus récente. Au Tchad, le sud du bassin de Doba ne commence à produire qu’en 2003. La Mauritanie devient producteur en 2006 (gisement offshore de Chinguetti situé à 70 kilomètres de Nouakchott). Le Niger rejoint le cercle en 2011 (gisements d’Agadem).

English

Depuis le début des années 90, les mobilités entre pays du Sahel et maghrébins s’intensifient et se diversifient. Ce processus jette les prémices d’un espace économique et humain commun se développant en marge des États. En acquérant une visibilité significative, l’immigration subsaharienne au Maghreb est cependant peu prise en compte par les opinions publiques comme par les décideurs. Ignorée en raison de son informalité et de sa concentration initiale dans les régions sahariennes ou quelques zones côtières de l’Afrique du Nord, l’immigration subsaharienne est introduite dans le débat public à partir de l’Europe. Face à des politiques européennes de plus en plus strictes, la question des migrations subsahariennes devient une conditionnalité des relations euromaghrébines. Cette situation complique les relations avec les autres pays africains.

English

Si la fluidité et la mobilité au Sahara-Sahel ont leur importance, il est nécessaire de garder à l’esprit les réalités des pays de la région. Les frontières nationales peuvent sembler en contradiction avec les flux et les réseaux socioéconomiques mais elles représentent les limites des souverainetés nationales. La convergence ou la divergence des politiques mises en oeuvre par ces États détermineront en partie le futur de la région. Les pays étudiés sont classés en deux ensembles : Afrique du Nord (Algérie, Libye, Maroc et Tunisie) et Sahel (Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Cette classification pourrait être discutée ; en particulier du fait que la Mauritanie est Membre de l’Union du Maghreb arabe aux côtés de l’Algérie, de la Libye, du Maroc et de la Tunisie. Le pays est aussi Membre du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) auquel appartiennent également le Mali, le Niger et le Tchad.

English

Access Key

This is a required field
Please enter a valid email address
Approval was a Success
Invalid data
An Error Occurred
Approval was partially successful, following selected items could not be processed due to error